L’épaule est une articulation au carrefour de trois zones très sollicitées : le bras, les cervicales et le thorax. Elle est de ce fait très exposée aux dysfonctions. Sa structure composée de cinq articulations la rend très mobile mais aussi fragile.
Le sport, les activités de la vie quotidienne ou les chutes réceptionnées sur la main contraignent la zone de l’épaule et engendrent des douleurs. Elle est un lieu de douleur récurrent et un motif de consultation fréquent en ostéopathie.
Les causes de la douleur sont multiples
L’épaule est un complexe de cinq articulations. Cela permet des mouvements très amples mais la rend aussi instable. Cette instabilité doit être compensée en permanence par l’activité des muscles alentours. Cela les rend sujets à la fatigue, aux blessures, et aux inflammations.
Les pathologies
L’épaule est constituée de différents éléments osseux, tendineux, capsulaires, et ligamentaires. Chacunes de ces structures sont susceptibles de s’inflammer ou de souffrir en cas de blocage ou de surmenage.
Les tendinites, pathologie des tendons
Les tendons sont les attaches du muscle à l’os. La coiffe des rotateurs est un ensemble de tendons régissant la plupart des mouvements de la gléno-humérale. Les tendinites de la coiffe sont fréquentes. Elles sont favorisées par certains sports utilisant le membre supérieur ou les travaux répétitifs, à la chaîne notamment. Ils peuvent aussi se calcifier, en particulier en cas d’hyper-calcémie. Cela augmente les douleurs et le risque de rupture.
Les capsulites, quand la capsule est touchée.
Ce sont les inflammations de la capsule articulaire. La plupart des articulations sont de type synovial, du liquide est présent dedans pour la lubrifier et nourrir le cartilage. La capsule enferme le liquide synovial pour qu’il ne s’échappe pas de l’articulation. Cette capsule peut s’inflammer et rapidement géner le mouvement. Cela peut se produire à la suite d’une longue immobilisation quand on a le bras en écharpe par exemple. Dans les cas les plus graves, on peut avoir une capsulite rétractile qui empêche tout mouvement. On parle aussi d’épaule gelée.
En l’absence de pathologie lésionnelle, la dysfonction est à l’origine de la douleur.
La dysfonction d’une seule des cinq articulations entraîne la réduction de l’amplitude des quatre autres et de l’épaule en général. Ainsi à chaque geste du bras, les mouvements sont plus durs à effectuer. Il peut parfois être impossible d’en faire certains.
De même, les mouvements du bras peuvent être limités par des dysfonctions de la colonne cervicale ou dorsale, du thorax ou du coude. Ces blocages créent des chaînes dysfonctionnelles et se répercutent sur l ‘épaule.
Enfin les dysfonctions viscérales peuvent se manifester par une mobilité diminuée de l’épaule. Les fascias, ces membranes qui entourent l’ensemble des structures du corps sont le lien entre les viscères et l’épaules. Lorsqu’un organe voit sa fonction sur-sollicitée, les fascias peuvent être mis en tension et tirer sur l’épaule. De plus, le replis autour d’un endroit douloureux est naturel.
Quand il existe une tension sur une zone, on a tendance à s’enrouler autour pour soulager la tension. Cela peut arriver de façon inconsciente et modifier la posture du corps. Avec le temps, les dysfonctions s’installent et même en cas de résolution des dysfonctions initiales (viscérales) celles à l’épaule restent. Elles peuvent même être à l’origine d’une nouvelle chaîne dysfonctionnelle.
Les traitements ostéopathique sur l’épaule:
Les traitements médicaux classiques passent par des infiltrations, de la chirurgie ou des anti-inflammatoires.
Ceux-ci sont parfois efficaces. Dans les cas d’affection de la structure ils sont nécessaires pour recouvrer la fonction articulaire. Cependant, il peut subsister une symptomatologie douloureuse ou une perte fonctionnelle partielle.
La diminution de l’amplitude articulaire peut être handicapante. Les gestes de la vie quotidienne sont très dépendants de l’épaule et de sa bonne santé.
Le Traitement Général Ostéopathique (TGO):
Le traitement ostéopathique consistera en des techniques de mobilisation de l’ensemble des articulations de l’épaule. Celles-ci chercheront à aller dans les plus larges amplitudes possibles et à les augmenter progressivement. Le TGO est très indiqué pour l’épaule. Celui consiste à bouger passivement le bras dans toutes les directions possibles de l’articulation. Le patient se laisse faire et le thérapeute agit. Cela permet d’étendre ce qu’on appelle les mouvements mineurs.
Les mouvements mineurs
Ce sont des déplacements des pièces osseuses qui font partie des mouvements globaux mais qu’on ne peut pas effectuer isolément. Par exemple, lorsqu’on élève les bras sur le côté (mouvement d’abduction), la tête humérale roule sur la glène de la scapula (partie de l’omoplate ou s’articule l’humérus), mais elle glisse vers le bas en même temps afin de rester en contact. Ce glissement est le mouvement mineur de l’abduction. S’il ne se fait pas bien, ce mouvement mineur entrave et limite le mouvement majeur. Il le rend également douloureux.
Au fil du temps, si le mouvement est bloqué partiellement, le corps va chercher des stratégies pour arriver à ses fins en contournant le problème. Cela va solliciter d’autres articulations et d’autres muscles. Ils pourront devenir douloureux à cause de leur asymétrie ou de la fatigue.
L’ostéopathe cherche à rétablir les capacités de l’articulation dans tous ses paramètres. C’est ainsi que la facilité de mouvement peut revenir. Les contraintes sur l’ensemble des structures tissulaires et articulaires sont réduites.
L’importance des muscles:
Le traitement peut être accompagné de kinésithérapie pour remuscler harmonieusement le complexe péri-scapulo-huméral. Des étirements sont aussi indiqués dans certains cas. Les muscles antérieurs, fléchisseurs et adducteurs, sont très souvent plus forts. La grande majorité de nos actions en force se font vers le repli vers l’avant. S’ils ne sont pas souples, ils favorisent la mobilité qui leur correspond au détriment de l’antagoniste. Cela crée des dysfonctions articulaires et les entretient.
Étirer ses muscles permet de les rendre souples sans perdre leur force. On conserve leur efficacité sans avoir à subir leurs désagréments. L’étirement des pectoraux, des biceps et brachiaux est donc primordiale.
Les techniques myotensives
Les techniques myotensives sont très intéressantes pour cette articulation en ostéopathie. Elle mettent en jeu les muscles et leurs réflexes physiologiques. Les contractés-relâchés renforcent les muscles faibles et relâchent les muscles forts. En compléments des étirements, ils apportent un gain fonctionnel rapide. L’ostéopathe positionne les pièces osseuses dans une position qui favorise un étirement optimal et spécifique du muscle à travailler.