C’est un sens qui est mal connu et qui est pourtant primordial dans nos activités de la vie de tous les jours. La proprioception est ce qui nous fait tenir debout, ce qui nous permet de retrouver notre équilibre lorsque nous sommes sur le point de tomber, mais aussi ce qui nous permet de réaliser des actions sans regarder nos mains ce qui est particulièrement vrai chez les musiciens. Votre ostéopathe à marquette vous explique tout sur ce sens.
La proprioception : qu’est ce que c’est ?
La proprioception c’est la capacité de votre corps à savoir en permanence où sont positionnés vos membres dans l’espace et dans quelle position. Elle sert également à maintenir l’équilibre lorsqu’on a les yeux fermés notamment, puisque la vue ne peut plus nous indiquer si nous allons tomber.
C’est grâce à elle que nous ne devons pas contrôler en permanence par la vue si nous allons poser les objets au bon endroit, ou que nous pouvons faire nos lacets ou taper à l’ordinateur sans regarder. L’habitude, crée la mémoire des gestes et la proprioception couplée à une bonne synchronisation rend la tâche possible.
On parle parfois de kinésthésie ou sens kinesthésique pour la proprioception qui concerne tout sauf l’équilibre, mais c’est simplement une variante sémantique.
Comment ça marche ?
Nos tendons, nos ligaments et nos muscles contiennent des récepteurs spécifiques. Ils captent l’étirement de chacune de ces structures et informent le cerveau de l’étirement plus ou moins important de l’ensemble des structures du corps. Grâce à elles, le cerveau compare toutes ces informations pour les tendons de la cheville par exemple. Si le tendon arrière est étiré et ceux de l’avant ne le sont pas : le pied est donc en position relevée.
Dans les faits, les paramètres sont beaucoup plus fin et déterminent des positions très précises dans les trois plans de l’espace. Celles-ci sont très importantes dans les chevilles et les pieds puisqu’ils nous permettent de rester debout sur une petite surface en comparaison de notre taille, et dans les mains pour effectuer tous les mouvements fins.
Les propriocepteurs sont les fuseaux neuromusculaires dans les muscles, organes tendineux de Golgi dans les tendons, les organes de Ruffini, de Golgi et de Pacini dans les ligaments des articulations et dans la paume des mains et la plante des pieds on trouve les corpuscules de Pacini.
En réponse à ces informations, le système nerveux central contracte les muscles nécessaires pour rétablir une position en équilibre au-dessus du polygone de sustentation (zone au-dessus de laquelle doit se situer le centre de gravité pour ne pas que l’on tombe) pour la partie « maintien de la station debout ».
Pourquoi la proprioception intéresse les ostéopathes ?
Le maintien d’une posture équilibrée est conditionnée par plusieurs systèmes.
La posture est déterminée par les extérocepteurs et les intérocepteurs. Ces récepteurs nous permettent d’analyser l’environnement (extérocepteurs) et les conditions internes (intérocepteurs) dans lesquelles se trouvent le corps. Les propriocepteurs représentent une troisième catégorie qui peut se rattacher aux intérocepteurs.
La posture est le résultat de la comparaisons par le système nerveux central des informations apportées par tous les récepteurs. Si on veut rétablir une posture équilibrée et/ou sans douleurs, il est nécessaire que tous les récepteurs soient intègres et non-dysfonctionnels et qu’ils aillent tous dans le même sens.
En effet, lorsque les capteurs posturaux n’informent pas tous le système nerveux central de la même manière, il y a confrontation entre les informations. Il peut en résulter une symptomatologie assez variée comme des vertiges, des maux de tête, de la nausée… C’est ce qu’on appelle un syndrome de déficience posturale.
L’impact de la proprioception dans le maintient de la posture.
La proprioception est particulièrement impliquée dans la posture en raison de la forte concentration de capteurs dans les chevilles et dans les pieds. Cette partie du corps contient un réseau complexe de tendons de par le nombre important de muscles nécessaire au fonctionnement de cet appareil. De plus il est composé de 26 os, formant de nombreuses articulations et qui sont reliés entre eux par plusieurs ligaments par articulation. Ceci constitue de nombreux supports de récepteurs.
Pour éviter de tomber, l’adaptation permanente de la contraction des muscles du pied et de la jambe, pour maintenir les articulations et rapprocher l’axe tibial de la verticale.
Une mauvaise proprioception entraîne une mauvaise appréciation par le système nerveux central de la position des articulations. Cela peut avoir pour conséquence des postures « vicieuses » c’est à dire mal adaptée en raison des mauvaises informations récoltées.
Le travail de l’ostéopathe est de débloquer les articulations ce qui va permettre à l’ensemble des structure ligamentaires, tendineuses, et musculaires d’être au repos quand l’articulation est en position neutre et de se tendre de manière suffisante et modérée lors des mouvements. L’équilibre est alors plus facile à maintenir et la posture est meilleure.
Comment améliorer sa proprioception ?
Après une entorse il est recommandé d’aller chez le kiné pour rééduquer son articulation. Le but sera de conserver ou récupérer la souplesse de l’articulation dans un premier temps, de renforcer les muscles et la proprioception. Pour ce faire, votre kiné vous fera faire des exercices sur des plateaux instables (un plateau avec une boule ou un rouleau en dessous, sur un ballon en demi sphère par exemple). Cela crée du déséquilibre et votre sens de la proprioception va réapprendre à le compenser.
Cependant, si vous voulez améliorer cette capacité chez vous, même sans entorse récente, pour reprendre une activité sportive par exemple, il existe des exercices simples.
Le plus basique consiste à se tenir sur un pied et réussir à rester en équilibre le plus longtemps possible sans se tenir.
Lorsque cela devient trop facile pour vous, vous pouvez compliquer les choses en fermant les yeux. Ce capteur postural est à son tour neutralisé, il ne peut alors plus aider le capteur proprioceptif qui doit redoubler d’efforts.
Enfin vous pouvez plier le genou sur lequel vous êtes en appuis et rester quelques secondes en position basse, puis fermer les yeux.
Il est conseillé d’inclure un petit temps de travail de la proprioception dans votre échauffement sportif. Si vous êtes en équipe ou au moins à deux, vous pouvez augmenter le déséquilibre en vous poussant légèrement l’un l’autre.