Le coude est l’articulation intermédiaire du membre supérieur. Il est constitué des os de l’humérus, du radius, et de l’ulna (anciennement le cubitus). Ces surfaces osseuses forment en réalité trois articulation permettant des mouvement dans deux plans de l’espace. L’articulation entre l’humérus et le radius est l’huméro-radiale, puis il y a l’huméro-ulnaire et enfin la radio-ulnaire. Le coude peut ainsi réaliser des mouvements de flexion-extension et de pronation-supination (celui-ci dirige la paume de main vers le haut ou le bas, comme pour prendre un objet: « prono » , ou supporter un plateau: « supi »). A ces mouvements majeurs que nous réalisons volontairement s’joutent des mouvements mineurs de glissement antérieur et postérieur des pièces osseuses, ou de valgus-varus de l’ensemble du complexe. Le travail de votre ostéopathe sera de vérifier et de corriger si nécessaire les altérations d’ amplitudes de ces mouvements pour libérer les structures et les mouvements qui en découlent.
Le coude et ses relations avec les articulations alentours
Le coude n’est pas isolé. Il est en lien direct avec l’épaule, les cervicales , le thorax et le poignet.
Cela se fait par des muscles qui s’insèrent à deux points distants, comme le biceps brachial qui s’insère sur l’omoplate ( épaule) et sur le radius. Une contraction de ce muscle met en jeu ces deux articulations, et la dysfonction de l’une d’elles peut entraîner une dysfonction de l’autre par ce biais. D’autres muscles rejoignent la main, le poignet, la clavicule… Le coude fait donc bien partie du schéma corporel global et de chaines musculaires complètes, et n’est pas indépendant malgré le fait qu’il ne soit pas dans le tronc.
L’innervation du membre supérieur provient des racines nerveuses cervicales. C’est à dire que les nerfs du bras et de l’avant bras, tant sur le plan sensitif que moteur, partent de la colonne à ce niveau et forment des troncs nerveux à partir de chaque espace inter-vertébral entre C5 et T1. Les dysfonctions cervicales peuvent créer des petites « irritations » de ces nerfs et entraîner de légères contractions inappropriées des muscles qui au fil du temps créeront de vraies douleurs.
Etant intermédiaire dans le membre supérieur, le coude va souvent devoir compenser les dysfonctions des articulations alentours. Par exemple le mouvement de prono-supination se fait en partie par le poignet et en partie par le coude. Si le poignet n’est plus capable de faire sa partie du travail, le coude devra tout réaliser par lui-même. De ce fait, la douleur va se présenter au coude alors que le réel problème vient du poignet. Pour autant si la dysfonction du poignet reste assez longtemps, le coude pourra présenter à son tour de réelles dysfonctions et parfois répercuter les tensions sur l’épaule. Lorsque l’ostéopathe recherchera l’origine de la douleur, il sera important de remonter toute la chaîne dysfonctionnelle et ne pas s’arrêter simplement à la zone douloureuse.
Dysfonction ou réelle pathologie ?
Les structures entourant le coude sont susceptibles de s’inflammer lorsqu’elles sont sur-sollicitées. Cela peut arriver lors de mouvements répétés (comme dans la pratique de certains sports: sports de raquette, escrime, aviron, sports de lancers, bowling, ou des activités professionnelles cadencées: travail à la chaîne, hôtes(ses) de caisse, tris), ou lorsqu’on subit des chocs ou des micro-chocs répétés ( marteaux-piqueurs, sports de combat… ).
Cela va créer des bursites, tendinites, enthésites, fasciites, contractures musculaires ou des spasmes, et entraîner des douleurs ou une gène lors des mouvements.
Votre ostéopathe est formée pour reconnaître les signes d’alerte des pathologies qui ne sont pas de son ressort. Dans le cas d’inflammations des structures, le travail ostéopathique s’avère efficace mais doit parfois s’accompagner de kinésithérapie en complément. Ces deux professions sont complémentaires. Votre ostéopathe pourra aussi vous renvoyer vers votre docteur à la suite des tests réalisés pour éventuellement réaliser des examens complémentaires.
Lever les dysfonctions articulaires permet aux muscles d’avoir une action efficace et économe en énergie, donc de moins se fatiguer et de moins s’inflammer.
Comment se passe la consultation ?
L’ostéopathe va d’abord vous poser toutes les questions relative à votre douleur: où, depuis quand, comment c’est arrivé, la description de la douleur, les gènes occasionnées… Mais aussi, des questions générale sur votre mode de vie, le fonctionnement de vos systèmes seront posées: est ce que vous faites du sport, à quel poste, où travaillez-vous, est-ce que vous avez des antécédent médicaux particuliers…
Le but est de comprendre la douleur, de donner des pistes de réflexion au thérapeute mais aussi de s’assurer de l’absence de certaines pathologies ne relevant pas du travail ostéopathique.
L’ostéopathe passera ensuite à l’observation et aux tests actifs: il vous demandera de bouger votre coude dans des paramètres spécifiques afin de voir si les amplitudes articulaires sont modifiées et si vous utilisez des stratégies différentes pour arriver au mouvement final. La force, la sensibilité, et les réflexes pourront être explorés si le patient évoque des signes neurologiques lors de l’interrogatoire.
Ensuite viendront les tests passifs qui consistent à ce que la thérapeute fasse les mouvements à votre place. Il y aura les mouvements majeurs (flexion, extension, pronation, supination) et les mouvement mineurs (abduction, adduction, glissements antérieur et postérieur de la tête radiale, décompression de l’épiphyse supérieure de l’ulna). On pourra aussi ajouter les stress tests ligamentaires en cas de suspicion d’entorse, des tests spécifiques si suspicion de tendinites (tennis ou golfer elbow)….
Les tests ne s’arrêteront pas au coude mais exploreront tous le membre supérieur ainsi que le thorax, la colonne, les viscères et le bassin. En fonction des dysfonctions retrouvées, l’ostéopathe déterminera une chaîne dysfonctionnelle et la traitera par des techniques structurelles, myotensives ou fonctionnelles.