Les cervicales sont une zone très mobile et ne sont stabilisées que par les muscles qui les entourent. De ce fait elles sont sensibles aux chocs, chutes, et mouvements violents qui font bouger la tête brusquement. Cette instabilité les rend très adaptables et elles compensent souvent les blocages sous-jacents de la colonne. Les traitements ostéopathiques concernent souvent la colonne dorsale ou la ceinture scapulaire dans un premier temps pour décharger les cervicales de leurs contraintes et lever les symptômes.
Une zone sensible
Le cou est une zone avec de très nombreuses structures tissulaires, vasculaires, osseuses, cartilagineuses et viscérales. L’ensemble de ces éléments doivent être tous mobiles pour ne pas empêcher le mouvement et garder l’intégrité fonctionnelle.
Les vertèbres
Elle sont fines et possèdent un processus épineux très long. On peut sentir l’extrémité de ces processus à l’arrière de la nuque, ce sont les petites boules centrées. La longueur de cette partie osseuse permet aux multiples muscles de s’attacher à tous les niveaux. Les deux vertèbres supérieures ont une forme particulière et forment avec la base du crâne un complexe articulaire et fonctionnel mobilisant spécifiquement la tête.
Les muscles
Ils sont très nombreux. Certains sont pluri-articulaires, d’autres plus petits sont mono-articulaires. Ils relient et mobilisent les vertèbres cervicales, le crâne, les épaules, la ceinture scapulaire et la colonne thoracique. Les plus superficiels, les trapèzes, sont souvent douloureux. Les sous-occipitaux sont également très impliqués dans les douleurs cervicales et les céphalées consécutives.
Les vaisseaux et nerfs
Les carotides, les jugulaires, les artères vertébrales et toutes leurs branches circulent à proximité des vertèbres. Ils sont accompagnés des nerfs qui sortent à chaque niveau intervertébral pour innerver les muscles des mobilités volontaires et automatiques du cou et des viscères et de la sensibilité cervicale et crânienne.
Les viscères
Ce sont la trachée, l’œsophage, les cartilages de la gaine viscérale du cou mais aussi la langue et les glandes salivaires. Le bon fonctionnement de ces organes sera exploré à l’interrogatoire par votre ostéopathe puis pendant l’examen clinique. En effet, en cas de dysfonctionnement les viscères tirent sur les structures osseuses et créent des douleurs.
Les traitements cervicaux sont parfois redoutés par les patients. La zone peut être très douloureuse. Les techniques structurelles résonnent beaucoup dans les oreilles par leur proximité avec le crâne. Elles paraissent craquer très fort alors que de l’extérieur le bruit est minime. Les techniques sur la gaine viscérale du cou peuvent être un peu oppressante de par leur localisation sur l’avant du cou.
Il ne faut pas hésiter à dialoguer avec votre ostéopathe. Elle saura vous rassurer et adapter le choix des techniques.
Quand consulter l’ostépathe ?
Les épisodes de cervicalgies sont souvent très handicapants. La réduction de mobilité dans l’un des paramètres gène vite les gestes de la vie quotidienne : la difficulté de rotation va empêcher de regarder les angles morts lors de la conduite, les douleurs en inclinaison empêchent de trouver une position confortable au coucher et retardent l’endormissement.
Les traumatismes
Les cervicales sont le point final des mouvements traumatiques. Si on tombe en arrière par exemple, le bassin va recevoir le choc mais les cervicales vont bouger violemment de manière souvent incontrôlée. Les douleurs pourront apparaître immédiatement si des dysfonctions thoraciques, scapulaires ou cervicales étaient déjà présentes, ou pourront se manifester ultérieurement lors d’un épisode de stress ou d’une nouvelle chute.
Il est donc intéressant de consulter son ostéopathe après
- un accident de voiture
- une chute
- un choc
- un traumatisme sportif
- un accident de la voie publique
Ceci afin d’éviter les épisodes aigus de torticolis.
Les irradiations
Les cervicales sont le point de sortie de nombreux nerfs innervant les muscles du cou, des épaules, des membres supérieurs et de la tête.
Des signes dans ces parties du corps peuvent faire penser à une dysfonction d’origine cervicale. De même les maux de tête apparaissant subitement et se répétant sont parfois signe d’une cervicalgie.
On peut noter la névralgie d’Arnold. Cette pathologie résulte de l’irritation du nerf d’Arnold, branche postérieure du deuxième nerf cervical. Son irritation par un blocage articulaire provoque des douleurs cervicales hautes postérieures et des céphalées avec une localisation typique sur le cuir chevelu autour de l’oreille. Cette affection peut survenir après un traumatisme ayant engendré une dysfonction de la première vertèbre cervicale ou de tout le complexe OAA (Occipito-Atlanto-Axoîdien). Les pathologies rhumatismales peuvent également l’engendrer.
Les traitements ostépathie
Comme toute consultation ostéopathique, ils peuvent être structurels, myotensifs, fonctionnels ou fasciaux.
Le structurel
Les techniques structurelles sont plus impressionnantes à ce niveau de par la proximité avec le crâne qui fait résonner le bruit du craquement. Ces techniques ne sont pour autant pas dangereuses. La mise en flexion de la tête et l’attention portée par l’ostéopathe aux amplitudes des techniques évitent tout danger.
Le fonctionnel
Les techniques fonctionnelles sont aussi très efficaces. Elles peuvent être centrées sur une vertèbre ou globales sur l’ensemble des cervicales.
La gaine antérieure du cou
Elles pourront concerner aussi la gaine viscérale du cou. Le travail de la mobilité des cartilages antérieurs, des lames fasciales et des muscles périphériques libérera le mouvement cervical global. Le travail de la mâchoire et de sa musculature sera important en cas de dysfonction. Celle-ci est en effet liée anatomiquement aux cervicales, mais c’est aussi un capteur postural régissant l’ensemble de la tonicité des muscles posturaux et l’attitude globale du corps en station érigée comme assise.
Enfin l’os hyoïde, cette petite pièce osseuse ne comportant aucune articulation directe avec un autre os, fait le lien entre les cartilages antérieurs du cou et la mâchoire. Les muscles de la langue, du pharynx, du plancher buccal et de la partie antérieure du cou s’y attachent. Sa bonne mobilité et l’harmonie du tonus de ces muscles est primordiale pour une bonne fonctionnalité de tous ces systèmes.
Les adaptations
Les cervicales sont souvent adaptatives. C’est-à-dire qu’elles présentent des dysfonctions qui ne sont que le résultat des dysfonctions thoraciques. Le travail des vertèbres dorsales, de la ceinture scapulaire, du sternum et des côtes est précède souvent le travail des cervicales. Les muscles peuvent se relâcher car ils ne doivent plus lutter contre les blocages du dos.
La trapézalgie
Les trapézalgies, douleurs des trapèzes, sont des douleurs qui sont fréquentes. Les trapèzes sont de très grands muscles qui s’attachent de la base du crâne à l’avant-dernière vertèbre dorsale (juste au-dessus des lombaires) ainsi que sur les scapulas (omoplates) et les clavicules. Une dysfonction de l’une de ces structures entraîne des tensions inhabituelles sur ce muscle et crée rapidement une chaîne dysfonctionnelle. Il est donc obligatoire d’explorer la mobilité de l’ensemble du thorax et du corps, même lorsque la douleur n’est que cervicale.
Résumé :
Les cervicales doivent en permanence rattraper les dysfonctions et postures déstabilisées du reste du corps. Cela a un objectif : garder le regard dirigé vers l’avant et horizontal. Elles peuvent compenser jusqu’à un certain point mais elles sont parfois dépassées. Les douleurs chroniques ou aiguës font leur apparition.
Le travail de l’ensemble des structures alentours est nécessaire pour traiter les douleurs et prévenir leur réapparition. En cas de pratique sportive il est aussi nécessaire de s’étirer régulièrement pour conserver la souplesse des muscles et qu’ils ne deviennent pas douloureux ou provoquent des blocages.